Les feves de Gilles

En réponse a un courriel perso de Gilles, voici sous son nom botanique, une petite histoire de fèves, adressée a mes copains de l'École d'agriculture de Philippeville


              FABA  VULGARIS  =  VULGAIRE ?  NON  =  COMMUNE.
 
                                 Je préfère Faba vulgator = celle qui divulgue, qui révèle.
 
                                 Il est loin le latin de mon enfance, au lycée… j’en ai fait 1 mois et quelques jours pas plus, juste le temps pour les profs de s’apercevoir qu’ils s’étaient trompés ou plutôt que je les avais trompés sans le vouloir sur mes qualités. Pour la première et dernière fois de ma scolarité, j’avais réalisé une 0 faute à la dictée de l’examen d’entrée en 6e. Comment pourquoi, je n’ai toujours pas d’explication moi qui me traînais avec des 0.5/10 les mauvais jours et 3.5/10 les bons, et comme il y avait plus de mauvais que de bons, ma réputation était faite, au point que j’avais honte d’écrire une lettre, ou alors avec des phrases toutes faites apprises par cœur. On en souffre quand on est enfant, par manque de confiance en soit, mais aussi d’entendre les adultes répéter sans cesse les mêmes mots, les mêmes phrases : « c’est facile mon fils y a ka, y faut ka, ya ka que, et surtout ya ka faut kon, tu vois même moi j’y arrive alors que j’ai eu une enfance difficile avec la guerre, tu sais ! » « Non pas encore, je ne savais pas ce que c’était la guerre, mais la souffrance oui. »            
                                 Cours particuliers, vacances studieuses avec une tante institutrice dont le fils, mon cousin était bien sûr toujours premier de la classe, donnée en exemple « tu vois ton cousin… » Ne parlons pas de ma cousine toujours à l’aise, bonne élève.   
Voyez-vous, je ne s’avais pas encore que la maturité d’un fruit dépendait dans un climat donné, de sa variété et qu’à l’intérieur de cette variété les fruits les plus près du sol, les mieux exposés au soleil étaient forcément les plus mûrs avant les autres. Il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre ça, sauf plus tard à l’E A P.
Oué oué, à l’heure où les autres en étaient au plus-que-parfait du conjonctif, je crois que c’est ça ou à  peu près, j’étais déjà en mesure de réciter par cœur la recette de la sauce de la macaronade, celle de la blanquette de mouton aux olives et bien d’autres comme la Cherchourra, sans parler de la charcuterie maison. Mais voilà à ce moment précis c’est une dictée sans faute qu’il fallait faire ! JE L’AI FAITE ! Et comme en rédaction et en maths j’étais bon, les profs m’ont dirigé vers le classique, ce qui explique mes connaissances Latinesques prolongées par le fait d’avoir était enfant de chœur…c’est vous dire que je suis une autorité en matière de fève commune.
Moi je ne la trouve pas si commune que ça la fève, je la préfère:                                          
 
 Faba Vulgator ! rappelez-vous, elle servait d’engrais vert dans les champs et pour être commune elle en avait pas moins l’intelligence de fabriquer de l’azote avec ses racines, pour servir ensuite à la culture suivante. Elle apportait aussi de l’humus avec ses fanes fleuries et si mes souvenirs sont bons, il fallait l’enfouir à la floraison (prière à l’agricolo habitant Le Pègue en Provence de confirmer merci. Certains diront, mais non c’était des féveroles que nous appelions, peut-être à tort « févettes » celles dont les animaux se nourrissaient, d’ailleurs ma mère aussi nourrissait ses enfants avec. Je me rappelle une recette de soupe de « févettes » (à moi Le Pègue toujours en Provence dis-moi que ça existe) c’est facile :                                                                                            1 poignée de févettes par personne à faire tremper la veille, enlever la peau. Faire un roux d’oignons pour tout le monde avec une gousse d’ail (caïeux) et faire cuire avec un bon morceau de lard salé. Pendant la cuisson préparer les pâtes : 100g de semoule fine pour un œuf, pétrir et faire venir le plus balèze de la famille pour étaler la pâte et découper en fines lanières qu’il faut faire cuire dans la soupe passée à la moulinette et légèrement allongée d’eau. À consommer de préférence par une belle journée d’hiver à partir de 0° et en dessous. C’est très tonique !
 
Faba Vulgator : celle qui révèle. C’est aussi la fève fraîche avec sel, parmesan, et pain frais. Je me souviens c’était derrière les remparts romains, à filiville au-dessus de la rue       Des Aurès. Il y avait des maraîchers arabes et avec mon copain Georges, vers les 10 h quand la fringale des gamins les pousse à faire des conneries, nous montions une expédition avec gourde d’eau, sel, parmesan pas trop dur, pain frais et couteaux.
Par une brèche faite dans le rempart, nous passions en catimini pour arriver en rampant dans une parcelle de fèves, haute de 80 cm à 1 m, qui nous cachait et là allongés à la romaine, je ne vous dis pas le casse-croûte royal que nous avons fait quelques fois. Les chiens de la mechta voisine aboyaient et avaient  intrigué le paysan. Il a fini par nous découvrir un jour et nous faire courir au retour plus vite qu’à l’allée. Il ne restait plus qu’à mon copain et à moi de trouver une autre bêtise à faire !
 
Faba vulgator ! La fève au cumin de chez Fidanza à filiville le café roi de l’anisette Cristal avec kémia incorporée (maintenant y disent un pack) au guidémourte ! Chauffées réchauffées, réchauffées, avec piment et petite cuillère, aïe aïe aille, quel plaisir ! Je ne vous donne pas la recette, vous la connaissez, mais chez Fidanza, à force de chauffer et réchauffer il était impossible d’en reconnaître la tête de la queue, traduction : même la peau était bonne.
 
Faba vulgator ! La connaissez-vous la fève frite croustillante et salée ? Faire tremper les fèves 1 jour et demi (pour le demi c’est comme vous voulez, moi je le préfère bien frais avec des tramous) enlever la peau, séparer les deux parties (sans commentaire) faire frire dans un peu d’huile d’arachide, saler fortement, c’est bon pour l’apéro !
 
Faba vulgator ! La fève, reine du légume d’accompagnement, dans le couscous- avec des petits pois sautés- avec des artichauts- sur du riz- en salade- dans la galette des Rois, etc etc… C’est tellement bon et indispensable que le meunier en rajoute 1% dans la farine du boulanger, pour faire Peter un peu plus fort les levures et augmenter la taille des bulles dans le pain.
 
Faba vulgator ! Je ne rentrerai pas dans le domaine de l’imaginatif ou du suggestif, c’est un peu risqué. Aussi j’en terminerai avec ce tour de fève en vous souhaitant bons vents pour la route qui vous reste à faire jusqu'à votre prochain plat de fève.
 
Et vivat la Faba !
 
 
Je suis heureux de vous savoir en vie puisque vous me lisez.                                            
                                       
                                                                                                             Bouns.

Bonjour mes amis,
Vous m'avez régalé et rigoler avec vos histoires de fèves, Bouns je vais tester tes recettes pour la kémia. Et toi Gilles je ne manquerai pas de lire à mon père les caoulades c'est toujours un plaisir plaisir de lire vos histoires, recettes...
À très bientôt mes amis.
BAGUR III LG

Bonjour à tous,
J'ai lu à mon père les histoires de fèves, il était plié en deux. Il m'a parlé du père FAYARD chez qui il allait jouer à la belote il m'a parlé de la kémia avec les fèves bien sûr mais il a aussi évoqué les argentins que vous devez connaître ?!!! Et pour la caoulade il dit aussi qu'il mangeait des pistouilles si vous voyez...
Il se souvient aussi et il doit toujours m'en faire on va essayer a'c les beaux jours qui arrivent des sardines à la " scabèche" ça vous parle sans doute ?
Bonne journée à tous et à bientôt
Amitiés
BAGUR III LG

Oui, Bagur III, le "Café Riche" du père FAYARD. Ça me fait grand- grand plaisir d'avoir ravivé de bons souvenirs à tonton papa.
 Quant aux pistouilles, je ne vois pas. Il se peut que ce soit des  khassouin's (testicules de mouton) ou autre de ce genre? Comme ça semble se manger en kémia, Bouns pourra certainement nous renseigner lui aussi ... ou quelqu'un d'autre ? - À VOUS. 
 Et au sujet " les argentins", on en a mangé des bassines, et chez FAYARD, et aussi chez FORTINO - bar "Le Ballon", siège du Racing, à côté le cinéma Colisée, rue Amiral Courbet (pour ceux qui ont des souvenirs). Les argentins sur le marché actuellement " les joêles" ? et si c'est ce petit poisson de friture, y s'appellerait "atherina boyeri".  
Y avait aussi des "moustelles" parce que ce poisson résistait mal à l'étal du marché alors, en kémia.
Sauf erreur, le patron du bar du Ballon y l'était armateur : t'y en voulais toi du poisson en kémia ?
Et pour revenir à la sardine en "escabèche", je t' le vends  comme j' l'ai ach'té (j' l'ai pas payé cher) cette esplication étymologique : es-cabèche = (la cabèche - la tête  en Napolitain ? es- cabèche = sans la tête - pourquoi* quand tu fais frire les sardines pour cette préparation, t'y enlèves la tête.
À toi Bouns pour ton éclairage.
Portez-vous bien tous, tant qu' vous êtes.
Sc.


pourquoi* = Là-Bas, on remplaçait parfois "parce que" par "pourquoi". Pourquoi ? Va sa'oir !

Oulala vous tous ! Au moins 2 plus cuilala qui l’est caché Jacky,
Qué rabia qué malheur, combien de fois y faux vous dire la même chose :
ON NE COUPE JAMAIS LA TÊTE AUX SARDINES ! Alèche ? Pouquoi ? Alarhatar, parce que y faux 2 doigts qui tiennent la queue et 2 doigts qui tiennent la tête  pour pouvoir les mangers.
Enfin ! C’est la base que vous êtes en train de perdre ! Aussi je vous condamne a relire la Bible des pieds noirs pour vous rafraîchir la mémoire.
Scoungil , un argentin c’est pas un joele, c’est comme si tu compares une rascasse avec un grondin.Le joele il est gris terne et plus grand qu’un argentin qui est noir dessur et blanc  dessous, et y brille.
Faut pas faire des confondaisons comme ça. Ma parole le royaume de la triche c’est dans les pizzérias actuellement , y vende jusqu'à 80 recettes de croque-madame appelées pizza.Pove de nous, y faux pas s’laisser faire.
L’escabetche comme ont disait a la maison ,fait frire les sardines dans une cocote bien cuite des 2 cotés, tu les en lèves et tu fais revenir de l’ail, de l’oignon,du thym, du laurier, du persil plus sel et poivre et une bonne rasade de vinaigre. Tu rajoutes les sardines dans la sauce et tu fais faire ploc-ploc dans la sauce 10 mn environ en tournant les sardines pour bien imbiber la chair, et tu laisses le tout jusqu’au lendemain, soit avec la sauce soit sans, mais avec LA TETE.
Cette recette est simple, car il en existe d’autres avec de la tomate……. Je suis désolé c’est la recette a ma mère, alors, plus rien a dire.
Oh Bagur III ! C’est un rigolo ton Père Bagur II, les pistouilles c’est une caoulade de comptoir, car c’est un poisson à couilles, espéciales pour la kémia que les « anisetteurs » sortaient de temps en temps pour rire : Oh Roger ! Tia pas des pistouilles aujourd’hui pour la kémia ?
Il me semble entendre une réponse !!! mais j'en suis pas sur :
Attends, je mets la main dans ma poche, OUI-oui yen a deux ! Tu les veux ?
Demain, c’est brochettes de Filiville au menu, si vous êtes sage… je vous en mets deux :
Photos.
Amitiés, Bouns.

Je te fais confiance Bouns. Orosoment pour moi, j'ai mis un point d'interrogation après mon "joêl" (?) Et en pluss que j'ai rajouté "et si c'était loui  ... ?"
Quant à la sardine en escabèche, chacun y s' la mange comme y veut. Moi, j' vais t' dire Bouns, je préfère sans la tête et prise d'une seule main,  par la queue (et oui !) et de l'aut'e main, le morceau d'pain pour j'essuie le foum*, parce que je la mange comme la mange "le gabian" toute entière. Et 'oilà l'travail. Autre avantage : personne y peut te dire (même pas soi-même) combien y en a d' mangé.

Et pour toi, vive demain et les brochettes de chez nous.
Chez moi, j'avais prévu un gril de "kefta" cuites sur la braise mais chang'ment d'programme. On les f'ra un aut'e jour. (surtout, pas oublier le koumoun' !)
Allez, bon appétit à tous !
*el foum = le bouche (je crois que c'est masculin en Arabe - la question est posée).

Salut la compagnie,
J'espère que vous allez bien a'c la canicule qui nous tape dessus...
Moi perso je m'hydrate (anisette, rosé, bière...) entre 2 ploufs dans la piscine y faut c'qui faut !
Eh jackie il a raison Gilles a'c la cure tu te regale pas.
C'est mieux le rosé bien frais accompagné de brochettes... Ça c'est une cure.
J'ai pas pu te répondre Bouns sur la rubrique où vous faites le méchoui mais ça devait être sympa cette journée et Gilles tu m'as fait rire a'c le mouton que ti as reconnu sur la photo !!!
Ah je vois aussi que vous planchez sur les argentins hein ? C'est bien ça !
Pour ma part il me tarde les vacances (août) mais je ne vous oublie pas y a des fois où je réponds pas parce que je n'ai pas vécu ce que vous avez connu mais c'est toujours un plaisir de vous lire.
On garde le contact mes amis
Je vous souhaite à tous un bel été sans cure OK jackie ?!!!
À plus les amis.
BAGUR III LG